L'horloge sonne vingt heure. L'heure du dîner en somme et rien n'est prêt. Les parents ne sont toujours pas rentrés mais ça devient habituel. De plus en plus depuis la naissance des jumeaux... Parce qu'il faut plus d'argent pour payer les couches et le lait. Du haut de ses sept ans, Jack essaye au mieux d'être un enfant exemplaire. Quand on le ramène chez lui après l'école, il cache du mieux qu'il peut la déception qu'il a à se retrouver seul. Il fait ses devoirs sur la table de la cuisine et attend que sa famille rentre. Souvent sa grand-mère paternelle s'occupe d'eux. Ils cuisinent, elle et Jack, en attendant. Mais ce soir là, elle s'est assoupie sur le canapé laissant ses petits enfants livrés à eux-mêmes. Les deux bébés dorment dans leur lit, Nova joue dans la chambre qu'ils partagent tous les deux et Jack escalade une chaise pour atteindre le placard le plus en hauteur : il a faim et les conserves se trouvent tout là haut ! C'est les seuls plats qu'il a le droit de faire tout seul : ses parents et sa mamie refusent qu'il se serve des plaques chauffantes puisqu'il est encore trop petit. Soit ! Mais il peut toujours utiliser le micro-onde !
Mettre la table, ça se fait facilement. Il sait mieux que tout le monde où sont les assiettes, les couverts, les verres... C'est toujours lui qui doit les ranger, parce qu'il est le grand et que leur mamie n'est plus toute jeune et que se baisser c'est mauvais pour son dos. Une boite de petits-pois et une barquette de jambon plus tard, lui et sa petite sœur mangent enfin. Son estomac a grondé plusieurs fois et maintenant qu'il est rassasié il se sent mieux. Vraiment mieux. Un sentiment de fierté accompagne sa sensation de satiété : parce que tout seul, comme un grand, il a réussi à faire à manger pour lui et sa petite sœur. Parce qu'il a l'impression qu'on peut désormais compter sur lui.
Quand sa grand-mère se réveille, alertée par les hurlements des bébés, elle le félicite d'avoir pris les choses en main. Ce qu'elle ressent n'est pas de la fierté au contraire de Jack mais du soulagement. Et c'est en le remarquant que le petit garçon prend conscience de la difficulté de leur situation. Il comprend qu'elle est soulagée de voir qu'il pourra s'en tirer même sans elle... Il comprend que les choses ne sont pas comme il le pensait et que non, ça n'est pas normal d'être aussi autonome à sept ans. Mais, même s'il le comprend, ça ne change rien et puis de toute façon il est encore trop petit pour voir les choses dans leur ensemble. Alors il oublie et se contente d'être fier. Des problèmes ? Il aura tout le temps d'en avoir plus tard.
* * *
Aller à Poudlard aurait dû le rendre heureux. Et là, en attendant son tour face au choixpeaux magique, il aurait dû être nerveux voire carrément mortifier de peur. Mais le seul sentiment qu'il connait c'est l'inquiétude... Et ça n'a rien à voir avec la maison dans laquelle il va aller ou s'il va s'en sortir dans les matières qu'il va étudier...
Alors que le plafond de Poudlard est illuminé d'innombrables bougies, alors que les tableaux s'animent, que des fantômes se baladent. Alors que tout est si beau, si incroyable, si fantastique et si magique, que tout le monde s'extasie sur la grandeur de l'endroit, Jack pense à son chez-lui. À son appartement miteux, mal isolé et pas très chaleureux. Il n'arrive pas à se le sortir de la tête. Il n'arrête pas de penser que sa place n'est pas ici mais là-bas. Qu'il devrait y être maintenant parce que sa famille n'a pas besoin qu'il étudie.
Sa famille n'a pas besoin qu'il sache lancer des enchantements, faire des potions et soigner des animaux magiques. Elle a besoin qu'il soit à la maison, qu'il s'occupe de sa petite sœur, et dieu seul sait à quel point il aimerait qu'elle soit là avec lui, et des jumeaux. Qu'il aide sa grand-mère et ses parents. C'est ce dont sa famille a besoin. Ce dont lui-même a besoin. Parce que là, il est inutile, il se sent inutile. Et il y pense tellement qu'il n'entend pas son nom. Il ne réagit pas quand on prononce le mot « Verpey » et le professeur en charge de cette tâche le répète, deux fois. Jack finit par réagir et par fendre le petit groupe qu'il reste encore : autant dire qu'il n'y a plus grand monde.
Tandis qu'on pose le choixpeau sur son crâne, il continue de penser à sa famille. Il imagine Nova, il l'imagine se glisser dans son lit à lui comme elle le faisait quand elle était petite. Mais maintenant il sera vide, sans personne pour lui tenir chaud, sans personne pour la rassurer et éloigner ses cauchemars. Et l'image de sa petite sœur, seule, sans lui pour faire barrage aux peurs et aux soucis de la vie lui serre le cœur. Qui remplira son assiette si leur grand-mère est encore trop fatiguée pour s'occuper d'eux ? Bien sur, elle saura le faire toute seule, elle est forte, maligne et indéniablement douée pour retomber sur ses pattes.
« Serdaigle ! » annonce le choixpeau. Jack sort enfin de ses pensées, les applaudissements l'en ont tiré. Les gens sont heureux, lui pas et d'emblée, il a l'impression de ne pas cadrer. Il sourit quand même, histoire d'être comme tout le monde mais le cœur n'y ait pas. Quand il rejoint la table des bleu et argent, il n'a qu'une hâte : que sa petite sœur fasse son entrée à Poudlard elle aussi. Qu'il y ait une autre Verpey, qu'il y ait Nova. Parce qu'elle lui manque déjà et qu'au fond, c'était peut être lui qui avait le plus besoin qu'elle se glisse dans ses draps. Comment faisait-il quand elle n'existait pas ? En regardant son assiette vide il se le demande et il espère, vraiment très très fort, qu'elle aura encore besoin de lui comme quand il faisait la cuisine, même s'il n'est plus là.
* * *
A partir de la deuxième année à Poudlard on peut avoir son propre balais et depuis qu'il est monté dessus, Jack sait qu'il en veut un rien qu'à lui. Il veut faire parti de l'équipe de quidditch parce qu'il n'y a rien de plus génial que de voler. À chaque fois, il attend le moment où il pourra enfourché son balais et s'élever dans le ciel. Il n'y a que là qu'il se détend, qu'il se concentre, qu'il oublie un moment la situation plutôt pourrie qui est la sienne.
Il profite. Ça lui fait un bien fou, et même plus. Tant et si bien que le soir il en rêve. C'est dans ses gènes de toute façon : son grand-père était célèbre dans le quidditch. Son père aurait pu faire carrière s'il n'avait pas eu tous ces problèmes d'argent et lui, Jack, hérite de ce talent. Et certainement que ses frères et sœurs ont ça dans le sang aussi. Et ça lui fait encore plus plaisir de l'imaginer : voler avec Nova et les jumeaux, c'est mieux qu'un rêve.
Alors voilà, il va entrer en 3ème année, il est devant une vitrine et il bave, littéralement, sur le dernier modèle. Mais il y a cette foutue étiquette avec le prix qui détruit tous ces beaux rêves, qui le ramène à la réalité. Réalité qu'il aimerait bien fuir mais elle est tout le temps là à le rattraper, à le narguer. Le pire ? C'est qu'au fond il sait qu'il le mérite. Il a fait des efforts et il est doué. Il s'est démené depuis tout petit pour aider convenablement ses parents, pour ne pas être un poids et il s'en sort bien à Poudlard. Il est même dans la maison la plus brillante ! Mais ça ne change pas qu'ils sont sur la pailles, qu'ils n'ont pas d'argent : rien de ce qu'il pourrait faire ne changera ça... Il ne demande même pas à ses parents s'ils peuvent le lui offrir. Il connait déjà la réponse et ne veut surtout pas l'entendre à voix haute. D'ailleurs où sont-ils ? Jack les a perdu dans la foule, pour une fois qu'il peut passer une journée avec sa famille, il arrive à ne pas le faire ! Il faut un certain talent pour ça non ? Tant pis ! Plutôt que de les chercher encore et encore, il entre dans la boutique. Il veut voir tout ce matériel dont il a envie. Même si ça lui fait un peu mal de ne pas pouvoir le posséder. Il se perd dans les rayonnages et ses yeux sont pleins d'étoiles ! À chaque chose qu'il découvre, son visage se fend d'un large sourire : cet endroit est le paradis sur terre. S'il pouvait, il achèterait tout !
Un peu plus loin, il aperçoit un gars qu'il connait un peu, il le rejoint pour discuter et ensemble ils s'extasient sur l'équipement qu'ils trouvent. Et quand Jack confie vouloir juste un peu plus d'argent pour pouvoir s'acheter ce qu'il veut dans cette boutique, l'autre le regarde avec sympathie et lui glisse gentiment :
« Bah, t'es intelligent, tu trouveras bien une solution ! »
Le serdaigle se contente alors de hocher la tête, d'ailleurs ses parents l'ont enfin retrouver et lui demande de se presser : ils font de grands signes depuis l'entrée du magasin. Alors il dit au-revoir au garçon et les rejoint rapidement. Mais il n'a pas la tête aux achats. Il se demande, sincèrement, s'il trouvera un jour une solution à ses problèmes d'argents... Au bout de quelques minutes à marcher au milieux de la foule bourdonnante, Jack sent qu'on lui tira la manche. Il sort de ses pensées et croise le regard brillant de sa petite sœur, il lui sourit gentiment : quand il sera en quatrième année, elle arrivera enfin ! Plus qu'un an à tenir :
« Dis, il était bien le balais en vitrine ?
- Ouais, même plus que bien ! C'est le tout nouveau Nimbus, ils ont tout amélioré : le confort, la rapidité et il y a un tas d'options génial ! Même les matériaux sont exceptionnels ! C'est genre le saint Graal des balais !
- Il a l'air cool !
- Je suis sur que tu adoreras le quidditch, et si on avait nos propres balais on pourrait faire des parties ensembles !
- Ouais, et ce serait encore mieux si tu pouvais avoir le Nimbus ! »
Jack ne lui répond pas, se contentant d'un sourire triste que Nova comprit car elle n'insista pas et préféra changer de sujet. Rien que pour ça, il se dit qu'il avait la meilleure petite sœur au monde.
* * *
« Tu peux parier plus ! C'est sur qu'ils vont gagner. »
Heureusement que personne ne hurle, il aurait été problématique qu'un professeur les trouve en train de parier de l'argent, ça n'est pas expressément indiqué qu'il est interdit de faire ce genre chose dans le règlement mais les jeunes adolescents savent qu'il ne faut pas tenter le diable. Se faire prendre serait synonyme de problèmes et pour Jack, cela signifierait aussi la fin de son seul revenu. Il lance un regard d'avertissement aux autres qui se calment presque aussitôt et qui finissent leurs pronostiques à voix basse. Lui pendant ce temps compte à nouveau ce qu'il a pu récolter : sa petite affaire commence enfin à rapporter.
Jusqu'à maintenant, Jack ne s'était jamais réellement intéressé à l'argent, enfin si, mais uniquement dans la mesure où sa famille en manquait. Il fallait économiser ! Mais maintenant ? Il a besoin de se faire plaisir de temps en temps et il a les moyens d'y arriver. Ou du moins, il a trouvé les moyens de le faire. Parce que c'est comme ça qu'il a décidé de fonctionné : Jack ne veut plus dépendre des autres, s'il veut quelque chose, il l'obtient. Tout seul, comme un grand : ce nouveau balais, il l'aura. Mais il se rend bien compte que ce qu'il gagne pour l'instant n'est pas suffisant. Il faut qu'il voit plus haut, beaucoup plus haut. Et plus grand aussi. Immensément plus grand...
Et tandis que ses doigts caresse distraitement l'argent, tandis qu'il réfléchit à tous les stratagèmes possibles pour s'enrichir un peu plus, c'est tout un monde qui s'ouvre à lui. Un monde dans lequel il plonge sans la moindre once d'hésitation quitte à se brûler les ailes.
* * *
L'Alabama est réputée pour ses alligators, du moins on en trouve assez facilement et, pendant les vacances, les enfants Verpey adorent se perdre vers les cours d'eau et marécage pour tenter d'en apprivoiser un. Si eux vivent en Angleterre, leur grand-parent maternelle habitent l'Amérique et on l'habitude de les garder pendant la période des grandes vacances. Puisqu'ils ont un grand terrain perdu au milieux de nul part c'est l'endroit rêvé pour les quatre enfants qui gambadent dans la campagne en riant.
Avant d'atteindre la rivière, le petit groupe se réunit et Jack leur rappelle le but de leur escapade :
« Maintenant qu'on est plus grand on va pouvoir avoir un animal de compagnie et, nous avons décidé que ce serait un alligator. Notre mission secrète est donc d'en trouver un de faire ami-ami avec ! Vous êtes prêts ?
- Ouaiiiiiiiis ! »
Il n'en faut pas plus pour qu'ils détalent comme des lapins en direction du marécage. Ce qui est stupide parce qu'aucun animal ne se tenterait à les approcher avec le boucan qu'ils font... Mais la petite bande s'en fiche, ils s'amusent et s'enfoncent dans les fourrées à la recherche d'un nid ou de quoique ce soit qui y ressemble :
« Làààà ! Je vois un truc qui bouge ! »
Nova s'avance un peu plus et tombe nez à nez avec un énorme lézard et ses grosses dents. Heureusement, sa fratrie ne la laisse pas seule et Jack, en bon frère aîné se précipite au devant du danger. C'est interdit, d'accord, mais il sort tout de même sa baguette et la pointe sur l'animal menaçant qui fait claquer ses dents :
« Je crois pas qu'il veuille devenir notre ami... »
La plainte de son petit frère le fait vaguement sourire mais il a plus urgent à gérer et quand la bestiole émet un drôle de grognement et commence à s'agiter, Jack n'hésite pas une seule seconde :
« Deprimo ! »
Le sol s'affaisse sous ses pattes et le jeune serdaigle enchaîne avec un sort de stupéfaxion qui, heureusement, fonctionne. Jack a beau être un serdaigle, il n'est pas toujours sur de réussir son coup et est plutôt soulagé d'avoir pu protéger son frère et ses sœurs qui, tout à fait inconscients ou bien très téméraires, se précipitent dans le nid. Mais Nova reste vers et prend son air sévère :
« Tu n'as pas le droit d'utiliser la magie en dehors de Poudlard ! Tu pourrais te faire renvoyer !
- Et tu aurais pu te faire manger ! Puis on est en Alabama, crois moi le ministre de la magie s'en bat les steak de ce que je peux y faire.
- Je crois qu'on est arrivé à temps pour la naissance ! »
Les jumeaux ont l'air ravi et pour le coup, Jack aussi : c'est comme si quelqu'un avait lancé un sort d'allégresse. C'est la magie de l'Alabama ! Pas besoin de baguette magique, juste d'un œuf sur le point d'éclore. La plus jeune se presse et prend presque religieusement la coque qui se fendille doucement. Une petite tête surgit alors et les regarde avec un air curieux :
« On a réussi !
- Ouais ! On l'appelle comment ?
- Terminator !
- Predator !
- Peluche ? »
Les deux garçons se tournent vers leur petite sœur qui les fixe d'un air innocent :
« Ah non ! Pas question ! C'est dégueulasse comme nom ! »
Et les jumeaux se disputent, comme d'habitude, parce qu'ils ne sont jamais d'accord. Pour le coup, Jack n'aime pas trop le prénom choisi mais... mais elle se met à pleurer. Comme à chaque fois qu'elle n'est pas contente. Et elle ne pleure pas comme si elle faisait une crise non ! Plutôt comme si elle était réellement blessée, qu'on lui avait fait de la peine et qu'elle avait été insultée et rabaissée ce qui n'est absolument pas le cas... La technique plus qu'efficace fait que Nova et Jack accepte de nommer la pauvre petite bête Peluche :
« C'est pas juste ! Pourquoi elle a toujours tout ce qu'elle veut ?? C'est moche, c'est nul comme nom, ça fait hyper fille ! »
Les bras croisé sur la poitrine, fulminant de rage il se met à bouder et cela dure tout le chemin du retour. Il ne participe donc pas à la discussion qui se tient. En effet : comment faire pour garder le petit bébé ? Comment s'en occuper ? Mais Jack a un plan. Jack a toujours des plans, et tous les quatre ils forment une équipe soudée qui réussi tout ce qu'elle entreprend. Le jeune homme se dit qu'ensemble, ils pourraient bien faire de ce monde et de leur vie quelque chose de bien mieux. Et c'est fou ce que cette perspective le rend heureux : il a l'impression qu'ensemble, ils pourraient chasser le malheur.
* * *
Les choses ont bien changé, toute l'innocence qui faisait de lui un homme bien semble tout simplement avoir disparu. Où est passé la passion qu'il éprouvait pour le quidditch ? À quel moment a-t-il perdu de vue la notion de famille ? Quand a-t-il commencé à faire passer l'argent avant tout ? Il ne le sait pas et s'en fiche bien. Il a l'impression d'être heureux et d'avoir la vie qu'il voulait. Il ne manque plus de rien et tant pis si c'est payé avec de l'argent sale. À Spinks, son commerce marche bien et mieux encore depuis que Nova l'a rejoint. Les affaires roulent comme on dit. Ce matin, comme tous les autres jours, il n'a pas besoin de meilleurs raisons pour sourire. Il se prépare rapidement et va s'entrainer : c'est sa routine. Tandis qu'il se presse dans les couloirs, il entend une conversation à propos de la gazette du sorcier, un truc pas très net et ça l'intrigue. Il s'en fiche bien de cette histoire de procès mais peut être qu'il pourrait en tirer quelque chose, alors il ralentit pour laisser trainer ses oreilles et choper glaner quelques informations. Il finit même par demander, courtoisement s'il vous plait, un exemplaire afin de voir de lui-même les propos tenus.
Lire qu'il y a un club de magie noire qui a ouvert à Spinks ne le surprend qu'à moitié. Il n'empêche qu'il a l'impression que les choses leur échappe, à tous. Même à ces gens qui pratiquent cette magie douteuse... Il sait que tout finira par éclater au grand jour et que, au final, il y aura plus de perdants que de gagnants et si jusqu'à maintenant il a toujours fait en sorte d'être du côté des gagnants, les choses sont différentes maintenant. Certes, ça ne l'intéresse qu'à moitié mais il entrevoit déjà toutes les possibilités qui s'offrent à l'avenir. Tous les soucis et les problèmes qui vont être occasionnés et il a conscience qu'il devra un jour prendre position. Il ne pourra pas toujours resté neutre même s'il préférerait... Pour l'instant, il continuera à faire comme si de rien n'était. Il a autrement plus important à penser : l'entrainement vers lequel il se dirige à nouveau et ses trafiques. Mais les choses ne s'arrêteront pas là.
Et tous ces gens sont là, comme des imbéciles à débattre de simples mots. Des mots fondés, d'accord, mais il n'empêche que les mots, ça reste des mots. Il faut agir dans la vie et Jack n'a pas envie d'agir pour ça. Il ne veut pas se retrouver impliqué là-dedans à moins d'y être plus que forcé. Il ne veut pas non plus que ses frères et sœurs y soient impliqués et il compte bien avoir une discussion avec Nova là-dessus. Juste histoire de voir s'ils sont sur la même longueur d'onde. Il sait déjà ce qu'elle va lui dire, qu'il doit se mêler de ses affaires, que quoi qu'elle décide de faire ça ne le regarde pas et qu'il n'a pas besoin de la couver. Il sait qu'elle a raison, qu'elle est assez intelligente pour éviter les problèmes mais il connait aussi son goût très prononcer pour le danger... Il soupire.
C'est pas facile de jouer un rôle constamment. De faire semblant d'apprécier les autres, aujourd'hui encore plus, ça le fatigue. Mais il continue, il doit tenir bon parce que c'est comme ça que ça fonctionne. Personne ne doit savoir pour ses problèmes d'argent. Personne ne doit savoir qu'il déteste plus de la moitié d'entre eux, personne ne doit savoir qu'il roule dans la farine un paquet de gens juste pour l'argent. Alors il ajuste son sourire, enfermant bien soigneusement au fond de son cerveau ce qu'il vient d'apprendre, et rejoint les vestiaires pour se changer. Il est temps pour lui de rentrer dans la peau de Jack Verpey, le gars qu'on apprécie sans plus et qui fait un excellent attrapeur. Et ce rôle là lui va comme un gant.