«
Passe le ballon, par ici ! ICI HOLMES. » Malgré l'appel insistant de ton camarade tu fonces solo vers la cage et tentes ta chance avec un tir qui réuni toute ta puissance. Inévitablement la balle s'écrase dans les filets. «
HOLMES. » hurles ton coéquipier alors que tu te retournes un sourire presque provocateur sur les lèvres. «
C'était quoi ça ? » Tu coupes court à ta danse de la victoire et le rejoins vers le milieu du terrain et hausses les épaules faussement innocente. «
Quoi ? J'ai marqué un but je crois bien. » Et tu n'es pas peu fière de toi. Tu as réussi à te faire une place dans la bande à dominance masculine qui arpente ton quartier depuis que tu as quatre ans. Avec ton accent écossais à couper au couteau et les rumeurs sur ton père que les parents aiment faire courir auprès de leurs enfants, ce n’est pas un mince exploit. C'est tout naturellement qu'on t'a invité à jouer au football avec eux chaque semaine, même si pour certain le fait d'avoir une fille dans l'équipe reste encore difficile à avaler. Ca l'est encore plus quand la fille se montre particulièrement douée. «
J'étais mieux placé que toi, t'aurais du me faire la passe. » Ton camarade n'en démord pas et tu roules des yeux. C'est certes un sport d'équipe, mais c'est aussi un jeu où il faut gagner et c'est justement ce que tu viens de faire. Et puis même si tu n'iras sûrement pas l'avouer, tu n'avais pas du tout envie de laisser le ballon à cet idiot. «
J'ai marqué un but. » répètes-tu en articulant bien. «
Si tu préfères qu'on perde dis le tout de suite. » Il s'énerve. Tu peux le voir dans ses yeux, il est prêt à te sauter dessus. Typiquement masculin penses-tu. Les garçons ne savent pas supporter qu'une fille puisse les égaler. Mais ce n'est pas juste. Plusieurs membres de votre bande t'acceptent totalement, nombreux sont ceux qui ont applaudi ton tir d'ailleurs. «
Sors. » fait Calvin avec ce qui semble être un immense effort. Tu ne bouges évidemment pas d'un poil. «
Tu sors. » Tu le regardes sans ciller une main sur la hanche. «
SORS. SORS. » Et le voilà qui commence à te pousser hors du terrain. «
Tu sais pas jouer en équipe. » Tu ris presque, il se ridiculise tout seul et c'est jouissif. Mais le voilà qui en te poussant te donne un coup assez mal placé dans ta poitrine te coupant le souffle un instant Tu grognes de douleur et sans réfléchir lui assènes une droite en pleine figure. Sous le coup de la surprise il en tombe par terre, une main sur la joue, un regard haineux rivé sur toi. «
Tu m'as fait mal. » Te justifies-tu regrettant légèrement ton geste un peu fort, mais il ne t'écoute pas. «
Vous voyez ? » il se tourne vers les autres. «
Je vous avais dit que c’était une sauvage cette sale écossaise, mon père m’a dit qu’elle a même tué sa m-» Il n'a pas le temps de finir sa phrase que tu es déjà sur lui et tu n'as pas le temps de donner un frère à son futur cocard que les autres vous séparent de force. «
Qu'est-ce que t'as dis ? » c'est à ton tour de hurler, hors de toi. Il a bien de la chance qu’on te retienne. «
Tu sais très bien ce que j'ai dis. » Tu as beau te débattre tu n'arrives pas à te défaire de l'étreinte des autres et tu te contentes de cracher dans la direction de ton ennemi. Détendant tes muscles, tu intimes aux autres de te lâcher promettant de ne pas t'approcher de lui et fais même mine de partir. T'as plus envie de traîner avec eux de toute façon pas tant qu'un tel imbécile sera dans leur rang. D'autant que tu peux lire dans les yeux de certains qu'ils ne sont pas tellement en désaccord avec lui. Tu devines que depuis le début on doit parler dans ton dos à ce sujet. «
Bande de cons vous méritez même pas que je vous honore de ma présence. » lances-tu parfaitement sincère crachant sur le sol comme un homme. Et avec un dernier regard méprisant tu quittes les lieux en tapant du pied avec tes grosses chaussures. Ce genre d’attitude c'est avec eux que tu l'as appris, eux et parfois un peu « collègues » catcheurs de ton père. D'aucuns diraient qu’être élevée par un père célibataire connu principalement pour son surnom de « La Teigne » sur les rings n’est pas l’idéal pour une gamine. Toi tu t’en fiches t'aimes bien accompagner ton père dans les coulisses, t’aimes bien quand les catcheuses à moitié nues te tressent les cheveux en échangeant les derniers ragots sur les autres membres de la ligue, t’aimes bien quand les amis de ton père t’apprennent des prises de temps en temps. Ton père mène selon toi une vie bien plus intéressante que celle de pauvre comptable de celui de Calvin.
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Tu attrapes la petite fleur, la dernière sur le petit arbuste, tu la lèves devant tes yeux brillants, un petit sourire déformant tes lèvres charnues. «
T’es beeelle » ris-tu délicieusement. Et sans cesser ton rire cristallin tu la réduis en miette de tes petits doigts menus, pétales comme tige rien n’échappe à ton sadisme. Et sans le moindre remords tu laisses le tout tomber par terre. Tu restes assise un instant, regardant ton œuvre, tous ces cadavres de pâquerettes parsemant l’herbe du jardin. Mais très vite il te faut mettre la main sur autre chose et tu te lèves sans prêter la moindre attention à ton pantalon taché de boue que ton père devra laver et cours à l’autre bout du jardin, le côté adjacent à celui de vos voisins que tu connais pas. Tu t’agenouilles dans les buissons à la recherche d’un spécimen intéressant et mets la main sur une petite grenouille. Prisonnière dans tes petites paumes collantes, elle se trémousse, mais tu ne la laisses pas s’échapper, entrouvrant tes mains au niveau de ton visage pour l’observer avec attention. Tu la presses un peu trop et elle te bave dessus. Avec un petit cris tu ouvres tes mains malgré toi et elle s’échappe d’un bond. Tu t’essuies sur ton t-shirt et pars à sa poursuite, furieuse contre toi-même et contre la bestiole. Tu la repères près de la clôture, prête à s’échapper, tes pupilles se rétractent et tu pousses un petit cri de rage, qui devient hurlement à la lune quand la grenouille implose littéralement sous tes yeux. Ton cri se transforme en rire. Tu ignores pourquoi ou comment, mais tu sais, tu sens que c’est toi qui en est responsable. Tu arrêtes ta course et ne va même pas inspecter les restes de la petite bête, trottinant plutôt vers les buissons à la recherche d’une de ses sœurs. Tu veux retenter l’expérience.
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«
Et là tante Luna a dit que… » «
Nina t’es sûre qu’elle est d’accord pour que tu l’appelles tante Luna ? » Fourchette en l'air, tu lèves les yeux de ton assiette surprise par la question. «
Elle a dit que je pouvais l’appeler comme je voulais tant que je l’appelle pas Loony… » Fais-tu en haussant les épaules. Tu pourrais l'appeler Luna directement, mais ça te semble bizarre, tu préfères marquer un peu de respect à cette si généreuse voisine. «
Loony ? Pourquoi tu l’appellerais…? oh… » C’est de toute façon la dernière des choses à étonner Gary chez la femme Scamander. Si Luna ne manque pas de bonté envers toi, ce qui forcément attire d'office la sympathie de ton père, elle le fait quand même un peu tiquer. En l'espace de quelques semaines la voisine a rempli ta tête d'idées loufoques qu'il a mis un peu de temps à avaler. Quand Luna t'a assuré, parfaitement sérieuse que tu étais une sorcière, ton père a failli vous faire déménager sans le moindre préavis. Il a fini par admettre toutefois que la famille Scamander était la meilleure chose qui vous soit arrivé, Luna s'occupant de toi comme si tu étais sa fille, remplaçant la mère que tu n'as jamais connu et lui, il peut ainsi partir à ses entraînements l'esprit tranquille. Toi tu en profites pour apprendre des choses sur ta vraie nature que tu trouves absolument géniale: tu comptes bien user de la magie pour faire exploser des choses pas nettes à la tête de tes ennemis. Et en plus d'une maman tu as trouvé deux enfants de ton âge avec qui jouer, Lorcan et Lysander. Ce dernier fait toujours la tête quand tu entres chez les Scamander mais c’est uniquement parce que c'est un pas drôle. Tu te moques bien de son avis sur ta personne. Tu trouves en revanche très divertissant de l'embêter et quand il se montres trop bougon tu en rajoutes toujours un coup. C’est
tellement facile quand tu casses accidentellement - ou pas - quelque chose dans la maison de tout mettre sur son dos. Tu ne peux t'en empêcher, tu ne veux décevoir pas Luna et Lysander et ses cris le méritent amplement. Tu lui offres déjà régulièrement quelques bleus - autant que lui ceci dit -, mais ça ne suffisait pas pour lui donner une bonne leçon.
«
Euh Sherlock.. les toilettes des garçons c'est pas là. » Sourire mielleux. Tu serres ton poing et les dents, hésitant un instant à arracher avec tes ongles défoncés le sourire éclatant de la blonde. Deux insultes pour le prix d’une, quelqu’un avait du offrir quelques neurones à la jeune fille pendant les vacances. Pourtant ni l’une ni l’autre ne t’affectent vraiment. Tu as l’habitude des quolibets concernant ton nom de famille (encore que venant d'une sang-pur inculte ça reste surprenant, elle a du piquer l'idée à quelqu'un) quant au reste… tu as l’habitude que les filles ne t’apprécient pas beaucoup. «
Et les elfes de maison sont censés rester dans les cuisines, mais vu que t'es là, je suppose qu'ils ont fait une exception. Ca te dérangera donc pas que je pisse debout dans une cabine à côté de la tienne ? » Tu poursuis ton chemin non sans donner un coup d'épaule à la vipère. Tu l'entends pousser un gémissement outré, mais le bruit de ses talons te suis vers les cabines. «
Eh reviens ! » Tu ne lui prêtes pas la moindre attention. Des ennemis tu en as des tas, apparemment y a des gens à qui tes rires tonitruants et tes coups de gueules trop faciles ne plaisent pas. Loin d’être un garçon manqué on considère tout de même que tu es pas assez féminine, entre autre reproches qu’on a à te faire. Mais si tu te mettais à t'arrêter pour tous les imbéciles du monde, tu ne bougerais plus. Et puis y en toujours pour voir ton (faux) côté adorable. «
Oh ! Holmes j'te parle. T'es devenue sourde en plus d'être une sang-de-bourbes ? T'es pas gâtée par la vie dis donc. » Elle croit pouvoir t'exciter en utilisant le terme insultant pour qualifier les sorciers de ton rang. Certes d'autres nés-moldu s'en offusquent en l'entendant, mais tu trouves ça ridicule. Les gens qui te connaissent un minimum finissent par être habitués au fait que le mot en lui même ne te gêne pas le moins du monde. Ce n'est qu'un mot après tout. Il t'arrive même de l'utiliser. En effet selon toi, si vous prenez l'habitude de vous appeler vous-même de cette façon, les insultes des autres élèves ne pourraient plus vous toucher. Tu esquisses un sourire et te retournes pour faire face à ta camarade. Celle-ci tente vainement de cacher sa surprise en voyant ton sourire. Tu as plutôt tendance à casser les dents de ceux qui te rabaissent à cause de ton sang. «
Tu sais tu devrais te trouver un mec, la frustration ça te va pas au teint et ça te rend encore plus conne que d'ordinaire ce qui est pas peu dire. » Parce que toi par opposition t'es totalement comblée, bien sûr. Tu as bien fini par te rendre compte que tu n'étais pas dépourvue d'un cœur, tout ça pour te contenter de poursuivre ta méthode des plus immatures pour attirer l'attention de ton bien-aimé. Pour le moment toutefois tu es aussi frustrée que ta camarde. Celle-ci l'ignore cependant et l'important est que tes paroles aient l'effet voulu. C'est le cas: le visage de ton interlocutrice se décompose immédiatement. «
Fais attention à ce que tu dis.. » siffle-t-elle se voulant menaçante, mais n'arrivant à t'arracher qu'un autre sourire. «
Sinon quoi ? » tu lances, moqueuse. Elle a de la chance de ne pas jouer au Quidditch ou il y a longtemps qu’elle se serait pris un beau cognard en pleine figure. les membres de l'équipe de sa maison ont payé à sa place plus d'une fois. «
Tu vas me frapper ? » Tu penches la tête de côté et jauges ta camarade du regard. Tu ne saurais juger de sa force avant de l'avoir vu l'utiliser, mais tu es plus que prête à prendre le pari que tu la cloues au tapis en moins de deux minutes. Elle semble avoir la même idée que toi et encore, elle ignore la profession de ton père. «
Y a que des sang-de-bourbes comme toi pour penser à se taper dessus. » Son ton hautain t'agace profondément et tu lèves les yeux au ciel à court de patience. «
Et les sang-purs comme toi ils pensent à quoi alors ? Tu vas me sortir ton arbre généalogique et me faire mourir d'ennui ? Je tremble de peur ! » Tu laisses échapper un petit rire avant de secouer la tête. Elle pourrait sortir sa baguette que tu cillerais pas non plus, ça fait trois ans que tu as rejoins le club de duel et tu es plutôt douée. «
Bon c'est pas que cette conversation n'est pas absolument passionnante, mais j'ai un besoin naturel qui peut pas trop attendre donc à moins que tu aies envie que je te pisse dessus je suggère que tu me fiches la paix. » Tu lui lances un grand sourire et te diriges enfin vers une des cabines.
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Tu te réveilles dans un autre lit que le tiens, mais tu t'en rends à peine compte tant ton mal de tête t'accapare. Tu as l'impression qu'un pivert s'est installé dans ton crâne et prend ton cerveau pour une branche d'arbre. Tu gémis faiblement et soudain tu es trempée jusqu'aux os. Cette fois tu hurles à en réveiller toute la tour. «
ABE. » Malgré ton t-shirt ruisselant tu rabats la couverture sur toi. T'as pas la force de te lever et de lui botter les fesses et pourtant ça n'est pas l'envie qui te manque. «
Ah non. » fait-il visiblement pas prêt à te laisser te rendormir si facilement. Tu le sens te traîner vers la salle de bain et tu fais un maigre effort pour te débattre. «
Tu crois pas que j'ai déjà eu ma douche pour la journée ? » fais-tu pas amusée pour un sou. Tu n'as qu'une envie: dormir jusqu'à ce que ta gueule-de-bois t'aie quitté, ce qui étant donné la taille de celle-ci devrait prendre une bonne semaine. Il te balance presque dans la cabine de douche et ose «
T'arrêtes de faire l'enfant ou faut que je vienne te savonner aussi ? » Outrée par sa façon de te parler tu tires la langue et lui présentes ton majeur avant de claquer la porte derrière toi. T'aurais pu la laisser ouverte, tu t'en fiches complètement qu'il te voit nue, comme tu t'en fiches de dormir en culotte à côté de lui même si pour le coup tu n'as pas franchement eu de choix. C'est par principe que t'as fermé la porte, juste pour la lui claquer au nez. Tu regrettes néanmoins aussitôt le bruit, mais tu gardes le courage que tu as réussi à rassembler et enlèves ton t-shirt et ta culotte que tu balances par dessus la porte avant d'actionner l'eau. Tu ignores combien de temps tu as passé sous l'eau brulante appuyée contre un des murs de la douche les yeux fermés te rendormant presque. On pourrait penser que ton plan pour faire l’impasse sur Scamander numéro deux fonctionne à merveille. Pourtant tu le hais, tu le hais de toute tes forces cet imbécile. Pour une fois dans ta vie tu n’as pas eu ce que tu voulais, tu n’as pas su faire tourner la chance de ton côté et tu ne le supportes pas. Tu refuses maintenant de te rabaisser à lui parler même pour te moquer de lui, refuser de l’approcher même pour lui piquer ses notes de cours. Si tu crois réussir à lui manquer tu te trompes lourdement et une partie de toi en as bien conscience. «
Bon Al c’est pas que tu mets quatre heures, mais un peu, j’aimerais bien de l’eau chaude moi aussi. » Tu jures bruyamment pour qu’il t’entende malgré la porte qui vous sépare et écourtes ta douche. «
Elle est tout à toi. » «
Pas trop tôt. J’espère que t’as pas utilisé mon rasoir. » Tu grimaces. Il te prend pour qui ? Déjà t’en as pas besoin et ensuite avec ton entrée dans le monde magique t’as jamais eu à utiliser de telles méthodes pour te débarrasser des poils ingrats. Mais ça lui il ne le sait pas. «
Bas vas-y dis tout de suite que je suis velue. » Tu resserres la serviette que tu lui as volée autour de ton corps retournant vers le lit pour te rhabiller. Étrangement surtout après qu’il t’ai limite sortie de force, il ne fonce pas dans la salle de bain. «
Tu sais qui m’as parlé de toi récemment ? » Tu hausses les épaules enfilant tes sous-vêtements en lui tournant le dos. «
Calvin. » Tu n’as pas besoin de te retourner pour savoir qu’il sourit de toutes ses dents. Ton némésis de l’enfance à qui tu n’as pas parlé depuis plusieurs années ne t’as donc pas oublié. Vu le petit village que vous habitez ce n’est pas étonnant quand on y songe et ce, malgré ton absence pendant les trois quarts de l’année. Bouclant ton short tu fais face à ton ami, une expression neutre sur le visage. Si Abe pensait te surprendre ou t’intéresser il se trompe. Il semble d’ailleurs un peu déçu de ton manque de ton réaction. «
Il a juste dit que le pensionnat semblait t’avoir fait du bien… » «
S’il pense que je suis plus capable de le réduire en bouillie il se trompe. » fais-tu automatiquement. Il ne t’a rien fait récemment, mais tu veux bien lui rafraichir la mémoire gratuitement. «
Je crois pas que c’est ce qu’il avait en tête en disant ça… » Il hausse les sourcils de façon suggestive et esquisse un mouvement vers ton corps. Tu secoues la tête en riant. Tu as plus raison qu’il ne le croit. Parce que la puberté a enfin daigné te toucher, on croit que comme ton corps plus féminin ton âme aussi a changé. Pourtant tu es encore une bien belle teigne, tu aurais même plus empiré qu’autre chose. Et d’ailleurs avec ton short tu ne fais aucun effort pour cacher tes nombreux bleus. «
Tu lui diras qu’il se trompe, que j’ai pas changé et qu’il peut toujours courir pour que j’aille à la fête de l’été ou une autre niaiserie du genre avec lui. » Il secoue la tête devant ton attitude. «
Tu sais il a changé… je dis ça pour toi hein t’es dans ton école de filles là faut que tu t’amuses un peu. » «
Qui a dit que je m’amusais pas ? » Tu t’approches d’un pas félin du jeune homme et dépose un baiser sur le coin de ses lèvres. Votre amitié est complètement platonique malgré les apparences, mais tu aimes jouer avec le feu. Tu as toujours aimé ça et ta main gauche s’en souvient bien. «
Bon j’y vais moi. À plus. » Tu attrapes ton sac au pieds du lit. «
Tu fais quoi aujourd’hui ? » «
Je vais chez les Scamander. » Il secoue la tête visiblement exaspéré. «
Encore ?! Ils sont hyper bizarres tu sais. » «
Ou c’est toi qui l’est pas assez. » rétorques-tu trop sèchement avant de quitter la pièce. Il ne pourra jamais comprendre à quel point cette famille est spéciale. Entre la mère absolument géniale et le père tout aussi spécial sans compter Lorcan. Il paraît qu’il existe un autre Scamander, mais tu sembles avoir oublié son nom comme par hasard.
«
Papa tu m’écoutes ? » Il arrache à contrecœur son regard de la télévision qui diffuse un match de football. Tranquillement assise sur le canapé, tu joues avec tes doigts bagués les yeux fixés sur Gary. En temps ordinaire tu serais en train de hurler contre l’arbitre qui vient de donner un carton jaune à un joueur des Spurs, mais tu es un peu préoccupée. «
Oui ? » fait-il et tu comprends qu’il faut que tu répètes. «
Il faut que je choisisse un cursus. » Il hoche la tête, mais ne dit rien attendant plus d’explications. «
Je veux aller à la fac. » tu sais plus si tu en as déjà parlé ou pas, une piqûre de rappel ne peut pas faire de mal. «
Laquelle ? » «
Tu connais pas c’est une fac magique en Écosse, bref. » Il hoche la tête, tu peux voir qu’il semble perdu. En même temps tu ne fais rien pour l’aider à comprendre un monde qui te semble aujourd’hui évident. «
J’hésite entre le cursus sportif et la protection magique. » Pas de réaction. «
C’est pour être policier magique en gros, ou fonctionnaire mais bon faut pas trop y compter. » Il tourne la tête vers toi et malgré son sourire tu reconnais un petit éclat de tristesse dans ses yeux. «
Peut-être que tu devrais en parler à Luna. » Il n’est pas à la hauteur pour t’aider. Objectivement c’est vrai, il n’en sait pas assez sur le monde magique, les métiers possibles, l’université. Mais tu comprends aussi là que c’est en partie parce que tu ne l’as peut-être pas assez impliqué. Ca toujours été plus facile de parler de ses choses là avec la voisine à qui tu n'as jamais rien eu à expliquer. «
Je vais le faire, mais je veux ton avis aussi. » Sans prévenir tu te lèves du fauteuil et cours vers ta chambre. Deux minutes plus tard tu réapparais une brochure à la main. «
Tiens. » Ton père se décroche à nouveau du football et attrape le document. «
J’ai toujours cru que je finirai comme toi tu sais. Taper sur des gens c’est… cool. » Tu lui offres un sourire malicieux et il secoue la tête. Lui il ne t'as jamais vraiment imaginée en catcheuse et il est bien content que cette carrière ne t'attire plus. «
Le problème du cursus sportif tu vois c’est qu’il s’agira surtout de Quidditch et même si j’aime bien, c’est pas le seul sport que j’aime. Dommage que les sorciers n’aiment pas le foot. » «
Et c’est quoi le problème avec l’autre cursus ? » Tu réfléchis un instant tandis qu’il feuillette la brochure, fronçant les sourcils chaque fois qu’il rencontre un mot qui lui est inconnu. «
Y en a pas. » Ton seul souci avec le cursus de protection magique c’est que s’il offre de la pratique, il y a aussi beaucoup de théorie, mais ce sont des matières que tu apprécies et que tu as de part toi-même voulu continuer après les B.U.S.E.S. Il s’agira bien sûr déjà de se faire accepter en fonction de ton score aux A.S.P.I.C.S à la fin de l’année, mais si tu es prise, il semble que ton choix est fait. Ton père en est venu à la même conclusion. «
Tu vois, tu as eu besoin ni de moi ni de personne. »
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«
Alors ? » «
Bas alors BAM » tu fais un bruit d’explosion avec ta bouche, tandis que tes mains miment le geste de casser quelque chose. «
La bouteille ? » Tu hoches la tête en signe d’approbation. «
Mais…il va bien ? » Tu hausses les épaules, tu ne t’es pas franchement posé la question. Casser la bouteille en verre contre le crâne du jeune homme t’étais apparu comme la seule chose à faire et tu n’avais pas hésité un instant. Il fallait dire que ça t’étais un peu égal de le blesser ou non. «
Je sais pas, mais bon j’allais pas le laisser s’approcher plus avec son haleine puant le whisky » tes sourcils frémissent comme pour ajouter une touche à ton indignation. «
Ca aurait été drôle quand même. » «
Ouais drôle pour lui, il m’a pris pour qui de me sauter dans la rue comme ça ? Et ses copains, pas un pour rattraper l’autre. Quel idiot franchement on se demande comment il peut être lié à Lorcan. » En même temps Lysander a toujours été spécial, la brebis galeuse des Scamander selon toi. Il ne t’a pas fallu deux minutes en sa présence pour te faire un avis quand tu avais neuf ans et si cet avis a évolué avec le temps, il est aujourd’hui tout aussi négatif qu’à l’époque. Louane laisse échapper un rire et secoue la tête devant ton extrémisme. «
Parce que toi tu fais jamais de connerie quand tu es bourrée bien sûr ? » Tu fais mine de réfléchir. «
Non jamais. » Elle te lance une friandise en plein front.