Tout le monde le sait, personne n’ose le dire : c’est un monstre. Une abomination de la nature qui inspire la peur, expire l’horreur. Un esprit tordu, redoutable, brillant, qui se perd entre folie et raison depuis bien longtemps. Il émane de son aura, un vent glacial, un froid monumental, comme si la mort l’accompagnait, marchait en ses pas. Elle semble figée dans cette indifférence notoire qui empêche d’apercevoir l'intention qui l'accapare. Jamais elle n’élève la voix, les mots suffisent à abattre sa proie. La pitié, elle ne connait pas. La patience, elle côtoie. De la rancune, elle érige une loi. En l’amertume, elle croit. Tout le monde le sait, personne n’ose le dire : c’est un animal. La noirceur enveloppe son âme, accentue son charme. Elle fait planer le doute, l’incertitude, l’ambiguïté. Elle fait trembler l’espoir, l’amour, le courage. On évite de l’affronter, de la confronter parce qu’il émane de son regard, une lueur qu’on ne parvient à distinguer. Une impression qu’elle laisse telle une trace de son passage, un message à double tranchant. Un effet subtil qui interroge la foi. Tout le monde le sait, personne n’ose le dire : c’est une bombe à retardement. On redoute qu’elle n’explose, on craint qu’elle ne s’impose. Parce que dans le fond, on sait que ça va arriver. Et penser le contraire, ne fait que retarder l’inévitable de se produire. Elle arrive, la vague d’effroi, elle arrive … cache-toi.